
Claire n’aurait jamais cru en arriver là. Il y a quelques années encore, elle menait une vie ordinaire, du moins en apparence. Métro, boulot, dîners entre amis, séries le soir pour oublier la fatigue… Une routine banale, presque rassurante. Mais petit à petit, un vide s’était installé. Une lassitude. Une douleur sourde, comme une musique de fond qu’on ne remarque pas tout de suite mais qui finit par rendre fou.
Tout avait commencé par de l’épuisement. Des nuits trop courtes, des matins difficiles. Puis, cette impression d’être spectatrice de sa propre vie. Elle se levait, parlait, souriait même, mais tout sonnait faux. Elle se sentait déconnectée d’elle-même. À l’intérieur, c’était un chaos silencieux, un tunnel sans fin dont elle ne voyait pas l’issue.
Claire n’avait jamais été du genre à se plaindre. Elle était forte, résiliente, capable d’encaisser. Mais la vie semblait s’acharner. Une rupture brutale avec sa famille l’avait laissée exsangue. Des mots durs, des silences froids, des portes qui se ferment sans explication. Elle avait essayé de recoller les morceaux, de comprendre, de pardonner. Mais les relations brisées ne se réparent pas toujours, et parfois, on doit apprendre à avancer seul.
Professionnellement, elle donnait tout. Elle se battait, faisait preuve d’une volonté sans faille. Mais malgré son engagement, ses efforts semblaient toujours insuffisants. Les petites victoires étaient éphémères, englouties par une vague d’épuisement et de doutes. Son corps aussi commençait à lâcher. Insomnies, douleurs diffuses, migraines… Tout criait qu’il était temps d’arrêter, de respirer, mais comment ?
Puis un jour, entre deux battements de désespoir, elle eut ce déclic. Ce n’était pas un miracle, juste un instant où elle comprit qu’elle ne pouvait plus continuer ainsi. Après des heures à errer sur Internet, elle tomba sur une approche différente : la déshypnose pour se libérer des émotions négatives. Une méthode qui promettait non pas d’oublier, mais de transformer ses émotions, d’alléger le poids du passé sans le revivre inlassablement.
Elle hésita. Était-ce encore une illusion ? Un espoir fragile voué à l’échec ? Mais quelque chose en elle lui souffla d’essayer. Elle me contacta et je lui expliquai
qu’elle pouvait être accompagnée à distance, en visioconférence. Aucun déplacement, aucune contrainte extérieure. Juste elle, chez elle, prête à s’accorder une chance.
Dès la première séance, Claire sentit une différence. Ce n’était pas spectaculaire, mais c’était là, subtil, léger. Un espace nouveau dans son esprit. Un souffle qu’elle n’avait pas ressenti depuis longtemps. À chaque séance, elle explorait des émotions enfouies, non pas pour les analyser, mais pour les libérer. Sortir du mal-être grâce à la déshypnose, adieu les poids invisibles, les fantômes du passé qui hantaient ses pensées.
Petit à petit, elle changea. Son sommeil devint plus profond. Son regard sur elle-même se modifia. Elle ne ressentait plus ce besoin de prouver sa valeur à ceux qui l’avaient abandonnée. Elle comprit que certaines personnes n’étaient pas faites pour rester, et que c’était bien ainsi. Elle pouvait avancer, le cœur vaillant.
Un matin, elle réalisa qu’elle n’avait plus cette boule au ventre en se levant. Que l’avenir ne lui semblait plus une punition mais une possibilité. Que le tunnel avait enfin une issue.

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